Deux techniques sont envisageables lorsqu’on souhaite changer ses fenêtres. Procéder à la dépose totale de l’existant ou réutiliser les anciens dormants pour fixer les nouvelles fenêtres. Quelle solution choisir ? Explications avec Philippe Macquart, délégué général de l’Union des fabricants de menuiseries.
La rénovation énergétique des bâtiments bat son plein et dans le cadre de l’amélioration de la performance thermique, le changement des fenêtres est un élément important. Sauf qu’invariablement revient la question de savoir s’il faut procéder à la dépose totale de l’ancienne ouverture ou conserver le dormant existant pour venir fixer dessus la nouvelle fenêtre suivant la méthode dite « en rénovation ». Philippe Macquart, délégué général de l’Union des fabricants de menuiseries est catégorique : « Je conseille toujours une dépose totale ».
Et d’avancer plusieurs arguments en faveur de cette option. D’abord M. Macquart souligne que le propre d’une fenêtre est d’apporter de la lumière à l’intérieur de la maison. Or la technique de pose en rénovation vient réduire le clair de jour et donc l’apport de lumière car on vient poser la nouvelle fenêtre par-dessus le bâti existant. Un deuxième argument vient aussi étayer sa position : « les jonctions mur-menuiserie ont été grandement améliorées ces dernières années et suivent bien mieux la dilatation différentielle des matériaux ce qui garantit une meilleure étanchéité dans le temps ».
A contrario, les techniques anciennes de jonction étaient moins performantes et pouvaient finir par craqueler, entraimant une perte d’étanchéité. Le troisième argument est le coût quasiment similaire des deux techniques, si l’on met de côté les engendrés par les dégradations des finitions intérieures occasionnées par la dépose totale des fenêtres.
Car c’est là l’inconvénient principal de cette dernière option : la dépose des anciens dormants engendre presque toujours des dégâts sur les finitions intérieures. Ce n’est pas un problème lorsque le changement de fenêtre s’accompagne, comme c’est souvent le cas, d’un coup de jeune sur la déco. En revanche, cet aspect peut conduire à choisir l’option de la pose en rénovation qui reste une solution de qualité mais demande toutefois quelques précautions.
Comme l’indique Philippe Macquart, « la pose en rénovation a deux avantages : elle est rapide et se fait très facilement en milieu habité ». Accessible aussi pour des solution alu que PVC, elle demande toutefois à faire attention à certains aspects. Enfermer le dormant existant, c’est prendre le risque qu’il pourrisse au fil du temps, notamment la partie basse, la plus sensible. C’est pour cela qu’il convient de s’assurer de la qualité du bâti existant et de le traiter, particulièrement s’il est en bois, avant la pose de la nouvelle fenêtre. Ensuite, le capotage doit permettre à l’air de circuler là encore pour limiter les risques de pourrissement. Enfin il sera difficile de garantir la parfaite étanchéité dans le temps car on ne connaît pas l’état de celle mise en œuvre dans le cadre de la pose de la menuiserie initiale.