Profession en plein essor, en particulier au sein des collectivités, le maître composteur change le regard que l’on porte sur les déchets alimentaires et les produits de la tonte. Explications.
Le métier de maître composteur a été officiellement reconnu voici une dizaine d’années ; mais Pierre Feltz a été un précurseur en la matière puisque depuis 2010 il est jardinier et maître composteur à Issoire, dans le Puy-de-Dôme. Mais au juste, en quoi consiste cette nouvelle fonction que l’on voit fleurir avec de plus en plus de vigueur ? « Le maître composteur est avant tout une personne qui va organiser et piloter des projets pour assurer la gestion de proximité des biodéchets : ceux issus de l’alimentation et les déchets verts du jardin ». En visant un objectif premier : les laisser sur place pour privilégier un retour à la terre.
Aujourd’hui formateur, Pierre Feltz estime que le maître composteur doit développer une triple compétence :
Technique puisqu’il maîtrise ce qui se passe au niveau des processus naturels et notamment de la transformation de la matière organique;
Méthodologique puisqu’il est amené à piloter des projets : mise en place des solutions techniques et développement de partenariats ; Humaine car ce qu’il propose induit un changement de regard sur ce qui n’est plus des déchets mais en réalité une matière première qui va être utilisée pour amender le sol.
La mission du maître composteur s’étend toutefois au-delà. Pierre Feltz prend ainsi l’exemple d’un propriétaire d’une maison dotée d’un jardin de 1000 m2.
« Bien sûr on va pouvoir réfléchir à la gestion du produit de la tonte. Mais peut-être peut on également imaginer des solutions pour le limiter ! Ainsi existe-t-il des gazons à croissance lente pour limiter les tontes. On peut aussi faire de la gestion différenciée des espaces en laissant par exemple une partie du terrain en prairie, ou encore réutiliser le gazon comme paillage au potager ».