Guy et Anik Monroe restaurent depuis plus de 40 ans un ancien hôtel particulier au cœur du bourg médiéval de Perreux. Rencontre avec deux passionnés d’histoire.
Auréolé en 2022 du label « village de caractère » Perreux, tout proche de Roanne dans la Loire, offre un bourg médiéval où subsistent de nombreuses traces du passé. La place forte médiévale, la tour de l’ancien château et la porte de l’enceinte féodale sont encore visibles.
Quelques hôtels particuliers du XVIIIe siècle et une dizaine de maisons à colombages se trouvent au cœur de ce village, c’est dans l’une d’elles que nous avons rencontré Guy et Anik Monroe qui ont restauré un ancien bâti, à l’origine une ferme du XVe siècle, agrandie au XVIe puis XVIIIe pour devenir l’hôtel particulier Morestin.
De 4 pièces à 900 m2 habitables
« Perreux c’est notre fief familial, confie Guy Monroe, mes parents sont venus s’installer ici et nous sommes tombés amoureux du village. Mais ma famille était ancrée ici, mon arrière grand père a été propriétaire du château de Chervé jusque dans les années 50. Après avoir fait une partie de ma carrière professionnelle à Lyon j’ai choisi de développer une activité tout près, à Montagny et j’ai acheté cette maison à la fin des années 60 ».
Cet habitat ancien n’était pas en très bon état mais M. Monroe avait vu son potentiel. « Lorsque mon épouse Anik a emménagé en 1981 il n’y avait que quatre pièces habitables, aujourd’hui nous jouissons de 900m2 ».
Le couple féru d’histoire a rénové la bâtisse avec passion. « Nous avons fait les plans, suivi les conseils avisés d’un ami architecte du patrimoine et nous nous sommes mis en quête de trouver de bons artisans spécialisés en monuments historiques ».
Le couple va alors entamer des recherches pour restaurer avec respect ce bâti ancien. « Nous avons acheté des carreaux d’époque, une cheminée datant du XVe, récupéré les dalles d’une ancienne église pour le sol du séjour, trouvé de vieilles poutres pour reconstruire un plafond à la française … L’important c’était de garder l’esprit de cette demeure qu’avait fait bâtir une famille de notables de Perreux ».
« Le patrimoine, c’est dans nos gênes »
Les deux passionnés chinent beaucoup, « aujourd’hui avec internet c’est plus facile on trouve beaucoup de choses sur ebay » ajoute Anik. Mais Guy Monroe a aussi retrouvé bon nombre de tableaux, meubles, ayant appartenus à sa famille d’origine écossaise et irlandaise. « Mes ancêtres ont immigré au XVII d’abord en Lorraine puis en Autriche et en France. L’histoire, le patrimoine, c’est dans nos gênes » expliquent t’ils avec naturel.
Ils n’ont jamais compté combien cette longue restauration leur a coûté et leur coûte encore car ils ont toujours des projets notamment, doter la grande façade de la maison d’un enduit comme à l’époque.
Certes ils ont fait beaucoup de travaux eux mêmes, trouvé une aide financière auprès de la Fondation du patrimoine pour des travaux sur les murs extérieurs, mais rien d’autre.
Membre de l’association des Vieilles Maisons Françaises ils sont abonnés à la revue bimestrielle des VMF : « c’est précieux il y a des adresses, des conseils, un partage d’expériences ».
La touche de modernité, pour offrir tout le confort d’aujourd’hui, s’inclut avec élégance dans le décor. Mais les propriétaires restent très attachés aux origines de leur maison, ils ont même préservé la couleur gorge de pigeons des volets en bois.
Guy Monroe, qui a été maire de Perreux, est même allé jusqu’à redonner à la bâtisse un jardin à la française.
Ils ont transis leur passion à leur fille aujourd’hui architecte des bâtiments de France à Vannes, l’histoire continue.