« Il faut que la maison respire »
Pour l’architecte Marie Cartailler, il est important de veiller sur la qualité de l’air dans l’habitat.
« L’air peut être de mauvaise qualité et cela est dû à des facteurs intérieurs ou extérieurs », explique Marie Cartailler, du Son du crayon.
Il s’agit alors d’identifier ces polluants, l’architecte nous livre son expertise. « A l’intérieur ils se cachent sous le nom de COV (composés organiques volatils) et sont libérés par le mobilier (en grande quantité les premières semaines puis pendant plusieurs mois), les peintures, les sols stratifiés, les colles ou même les matériaux de construction ». Il est donc nécessaire lors des achats de veiller à ces COV, ils sont indiqués en grammes par litre sur les pots de peinture ou sur les descriptifs des différents matériaux. « On peut alors privilégier par exemple les peintures bios. Il faut aussi se méfier des produits ménagers, les émanations peuvent rester en suspension d’où la nécessité de renouveler l’air ». Marie Cartailler traque toutes les sources de pollution. « Il peut s’agir de fumées de cheminée, mais aussi de moisissures ».
Le tabagisme est aussi pointé du doigt par l’architecte qui ajoute au tableau les allergènes, les acariens…
Mais il y a aussi la pollution extérieure comme les gaz d’échappement en milieu urbain, le pollen et le radon (un gaz radioactif émis par les sols granitiques).
Alors comment faire respirer sa maison ?
Marie Cartailler n’hésite pas d’abord à inviter tout un chacun à aérer régulièrement en ouvrant les fenêtres lorsque l’environnement extérieur présente un air sain, et cela au moins un quart d’heure comme le faisait chaque matin nos grands-mères.
« Aujourd’hui on ne veut pas de déperdition de chaleur, alors on a moins ce reflexe pourtant élémentaire ». Donc on compte sur les VMC (ventilation mécanique contrôlée) « encore faut il qu’elles soient bien entretenues, ajoute Marie Cartailler, les bouches doivent être nettoyées et il faut s’assurer que le moteur fonctionne ».
L’architecte explique qu’il y a des VMC à simple flux ou à double flux :
« Pour le simple flux l’air frais vient du dehors et la VMC se charge de l’extraction de l’air notamment des pièces chargées en humidité comme les cuisines ou salles de bain. La VMC à double flux limite la déperdition thermique elle récupère la chaleur de l’air vicié extrait de la maison et l’utilise pour réchauffer l’air venant de l’extérieur ».
L’architecte préconise cette installation qui nécessite toutefois une mise en œuvre rigoureuse en privilégiant des gaines rigides et un changement annuel des filtres. L’hygrométrie de la maison est également importante. Elle correspond au taux d’humidité présent dans l’air ambiant. L’hygrométrie idéale pour une maison doit généralement être comprise entre 40 et 60 %.
«Le chauffage assèche l’air, si le taux d’humidité passe sous les 35%, la qualité du sommeil est directement impactée», explique l’architecte.
Alors comment contrôler ces paramètres ?
« Il existe de petites stations météo avec des capteurs qui vont mesurer non seulement l’hygrométrie mais aussi le taux de CO2 (dioxyde de carbone) ou encore celui du radon, poursuit l’architecte. Aujourd’hui on se focalise sur les questions de thermique et d’étanchéité à l’air des nouvelles constructions. Le bon renouvellement et la qualité de l’air intérieur est donc indispensable à prendre en compte.».
Pour en savoir plus rendez vous sur le site de l’observatoire et la qualité de l’air intérieur www.oqai.fr
Le son du crayon
Marie Cartailler
5 rue Javelin Pagnon,
42000 Saint-Etienne
06 72 48 11 26
m.cartailler@lesonducrayon.fr
