Le confort est une notion abstraite et subjective. J’aimerai attirer votre attention sur des paramètres souvent oubliés dans la conception et qui vont pourtant grandement participer à votre sensation de confort. Je veux parler du confort acoustique dans votre habitation.
Nous aimons tous les espaces lumineux, offrant, via de larges baies vitrées, des vues incomparables sur de grands paysages changeant aux grés des saisons. Or, ces espaces évocateurs de lieux de repos et de tranquillité peuvent rapidement se transformer en un cauchemar sonore. Quelles en sont les raisons et donc les remèdes !
Je rencontre souvent des clients résignés face à ces problématiques, comme une fatalité face à un invisible indomptable. Cependant ce confort acoustique peut et dois être envisagé dès la conception de vos espaces. Que ce soit dans le cadre d’une rénovation ou d’une construction, il existe de multiples
solutions pour améliorer ou estomper cet inconfort. Il faut identifier les zones plus ou moins bruyantes de celles plus calmes. Une fois identifiées, il s’agira de veiller à ne pas adosser ou juxtaposer ces espaces voire même à intercaler une pièce tampon peu fréquentée comme un cellier par exemple que l’on positionnera une entre la cuisine et une chambre. Attention toutefois à penser aux nuisances ponctuelles d’une machine à laver.
Il en sera de même entre deux étages. Si votre plancher intermédiaire est en bois, des solutions techniques s’offriront à vous telles que l’ajout d’un plancher bois sur solives désolidarisées que l’on isolera avec de la laine de bois et pour la sous-face, avec la mise en œuvre d’un faux plafond désolidarisé afin d’éviter les transmissions sonores. Mais la solution la plus efficace et la plus économique va tout d’abord consister à superposer deux espaces dont les nuisances sonores sont soit déphasées dans le temps, soit supportables entre elles.
Si vous n’avez pas le choix, il existe des solutions techniques pour atténuer la transmission du son d’un espace à l’autre. Mais attention, celle-ci doivent être mise en œuvre avec soin. L’erreur la plus courante est une cloison isolée (cloison SAD ou SAA * spécifiquement conçue en vue d’isoler deux espaces d’un point de vue acoustique) qui s’interrompt sous un faux plafond rendant possible encore un pont phonique aux ondes sonores parfois amplifiées.
Et pour la grande pièce à vivre ? Je reprends l’exemple de ce grand volume lumineux et très ouvert sur les beaux points de vue extérieur. Cette grande pièce aux grandes surfaces vitrées ne favorise pas le confort acoustique et dont la performance sera encore atténuée par la présence d’une verrière ou d’un le sol carrelé par exemple. Vous avez là les ingrédients d’un espace qui sera certainement difficile à vivre lorsque vous serez nombreux ou qu’une casserole vous échappera des mains pour tomber lourdement sur le sol. Le son réagit plus ou moins comme la lumière, il va réverbérer sur les surfaces lisses et dur comme le verre et le béton ou s’amortir et être piégé dans les matériaux mous et plus ou moins rugueux. De cette manière, les grands rideaux ou tapis peuvent être de bonnes solutions très pratiques.
Pour aller plus loin, vous pouvez également ajouter des panneaux acoustiques décoratifs, soit suspendus au plafond, soit accrochés au mur. Une grande diversité de produits sont désormais accessibles au grand public. Il est même possible de faire imprimer le visuel de votre choix sur de grand panneaux acoustiques ou de réaliser vous-même un pan de mur absorbant en le composant d’un isolant, d’un feutre acoustique et de lames de bois ajourées. Si vous souhaitez pousser le sujet plus loin et si les enjeux sonores l’imposent, vous pouvez également faire appel à un acousticien qui pourra vous indiquer la surface précise de matériaux absorbants à intégrer à vos espaces et les positions à privilégier.
*SAA (Séparative d’Appartements à ossature Alternée) et SAD (Séparative d’Appartements à ossature Double)
MARIE CARTAILLER
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