La chronique du Son du crayon
« Il est nécessaire de préserver et valoriser l’eau », pour l’architecte Marie Cartailler,
il est important d’éveiller les consciences sur la gestion des eaux de pluie. Explications et conseils.
« Le plan local d’urbanisme donne désormais sa règle du jeu et présente des orientations qui peuvent permettre d’avoir un effet notable sur les enjeux liés à l’eau ». Marie Cartailler, du Son du crayon nous explique comment une bonne gestion des eaux de pluie peut éviter notamment les inondations.
De l’eau de pluie dans les WC
« Le développement urbain a entraîné une imperméabilisation croissante des surfaces provoquant un accroissement du ruissellement des eaux pluviales. Les flux deviennent incompatibles avec les capacités des réseaux pluviaux, ils saturent le système d’assainissement collectif unitaire et, dans certains cas, engendrent en période d’orage des inondations par débordement. Le PLU impose d’avoir un minimum de surface perméable, il faut l’intégrer dès la conception de sa maison »
L’architecte préconise de minimiser la surface d’enrobé ou d’employer un enrobé drainant.
« Pourquoi aussi ne pas juste matérialiser deux bandes pour les roues des voitures, on garde un engazonnement au milieu, ajoute Mme Cartailler. Il existe aussi des dalles type dalle Evergreen qui permettent notamment le stationnement sur un espace vert sans le dégrader, la dalle est drainante ».
Il y a aussi d’autres solutions : « pour toute construction il est désormais impératif de gérer l’eau de pluie par le biais de l’installation d’une cuve de rétention en béton qui peut être enterrée et qui permet une temporisation. Cette cuve lorsqu’elle est pleine présente l’avantage d’avoir un débit de fuite, (par exemple de 2 litres par seconde), l’eau va alors s’écouler lentement pour ne pas saturer le réseau collectif dans le cas de forts orages. Mais cette eau de pluie peut aussi être employée pour alimenter les chasses d’eau des toilettes grâce à une seconde cuve,ou encore elle peut servir à l’arrosage ».
Projet à Annonay : extension d’un mas avec requalification de l’espace d’entrée.
L’eau de pluie est absorbée et drainée par la toiture végétale puis s’évacue vers une noue végétale qui permet d’accompagner naturellement et en douceur les visiteurs vers l’entrée de la maison.
Des jardins de pluie
Plus poétiques, très bucoliques, l’architecte préconise, lorsque le terrain le permet, l’installation de jardins de pluie :
« L’aménagement utilise les eaux de ruissèlement par le biais de noues paysagères d’infiltration. Le jardin de pluie peut capter l’eau de pluie qui s’écoule du toit d’une maison, d’une allée. Il est sec la plupart du temps, et retient l’eau brièvement après une précipitation. Ces jardins de pluie sont composés d’un mélange de plantes vivaces, d’herbage ornemental et d’arbustes ligneux aux racines profondes qui sont adaptés tant aux conditions humides que sèches. L’eau recueillie dans le jardin de pluie s’infiltre lentement dans le sol, ce qui contribue à faire pousser la végétation tout en diminuant le ruissellement vers le système d’égout ».
Si le jardin de pluie est bien situé et bien aménagé, toute eau stagnante doit disparaître au bout de 24 à 48 heures. Le jardin va donc s’alimenter par cette infiltration douce dans le terrain mais aussi par l’evatranspiration des plantes. On peut se faire conseiller par un paysagiste il y a même des bureaux d’études spécialisés.
Marie Cartailler
10 rue de Sorbiers,
42000 Saint-Etienne
06 72 48 11 26
m.cartailler@lesonducrayon.fr