De la métallerie à la ferronnerie d’art le travail d’un passionné qui offre au métal de nouvelles perspectives de décoration
Quand Antoine Gouhier parle de son métier, de sa passion pour le travail du métal, son regard pétille. « J’étais collégien, j’ai observé le maréchal ferrant, j’étais comme hypnotisé par la forge et je me suis dit c’est ce que je veux faire ». Il faut préciser que le métal était déjà bien ancré dans l’ADN de la famille « mes arrières grands pères travaillaient dans la forge ». C’est donc sans hésitation qu’à la sortie du collège Antoine, aîné d’une fratrie de 8 enfants, s’est dirigé tout naturellement vers un apprentissage en métallerie serrurerie. « Les deux sont liées, explique le professionnel, serrure du verbe serrer vient du latin serare qui signifie fermer avec une barre c’est l’origine des fermetures notamment métalliques ». Mais qu’on ne s’y méprenne pas cet artisan ne fabrique pas de serrures lui façonne le métal, le dompte.
La matière première arrive sous la forme de barres droites de 6m et c’est là que le travail du professionnel entre en jeu. A partir de plans le métallier prend des mesures, dessine son ouvrage, puis il effectue la coupe des pièces, qu’il plie, meule, ajuste, soude.
Portails, garde corps, charpentes métalliques, étagères, vont être ici façonnées. « Nous faisons aussi du mobilier, c’est très créatif. Nous travaillons de l’inox, de l’aluminium, on peut aussi utiliser du laiton ou du cuivre ».
Le travail dans les finitions est minutieux, sous l’arc de soudure le geste est précis. Le métallier meule et fait naitre une gerbe de feu, le spectacle est quasi magique et le résultat étonnant.
Le métal sous la main de l’artisan devient chic et design.
Le matériau très tendance se prête à de nombreuses compositions contemporaines et offre de nouvelles perspectives de décoration très intéressantes, « Ambiance Métal » apporte cette alternative avec compétence et talent.
De la matière brute…
… au mobilier design
L’atmosphère est studieuse dans l’atelier de 300 m2 « Ambiance Métal », rue Georges Claudinon au Chambon-Feugerolles. L’équipe d’Antoine Gouhier (un salarié en CDD et un stagiaire) s’emploie à la finition d’une porte destinée à un magasin. Dans un coin plusieurs escaliers métalliques sont prêts à être livrés. « Le travail ne manque pas, explique Antoine, nous avons certes un métier rude, mais très intéressant et il y a des débouchés.
Nous travaillons pour des professionnels, des agenceurs, pour des collectivités, des décorateurs d’intérieur, des architectes mais aussi pour des particuliers » car l’homme est aussi spécialisé en ferronnerie d’art.
Le riche parcours d’un compagnon du Tour de France
« J’ai choisi de suivre la voie des compagnons du devoir, j’ai appris mon métier au fil de mon tour de France ».
Originaire de Chartres le jeune homme est allé ensuite au Mans, puis à Quimper avant de rejoindre Perpignan, puis Nancy.
Cinq années pendant lesquelles il passe par tous les aspects du métier, auprès de différents maitres d’apprentissage, jusqu’ à la restauration pour des monuments historiques. « Ce travail là m’a passionné »
Bon élément il est envoyé ensuite à Saint-Etienne pour encadrer des jeunes en formation, puis il rejoint l’entreprise de menuiserie métallique Yves Blanchard à Aurec-sur-Loire. Bon pédagogue il devient formateur et assure l’enseignement du métier pendant deux ans à Saint-Etienne. Mais l’envie de créer, d’entreprendre, le pousse à revenir à l’essence même du travail du métal.
Après un an comme associé dans une entreprise de métallerie, il cherche un atelier pour se mettre à son compte. Le 1er mars 2019 l’aventure « Ambiance Métal » commence au Chambon-Feugerolles.
« C’est lors des journées du patrimoine que j’ai eu le déclic »
Le choix de Saint-Etienne
« C’est une région accueillante, ici on est proche de la nature on vit bien et puis il y a du travail ». Quand on interroge Antoine Gouhier sur son choix d’installation il n‘hésite pas une minute. « Je me sens bien ici, j’y ai fondé une famille j’ai deux enfants en bas âge. J’habite Unieux et j’ai souhaité trouver un atelier proche de chez moi. J’avais des exigences il me fallait un accès poids lourd pour la livraison de la matière première et un moyen de levage. J’ai trouvé au Chambon-Feugerolles, dans cette zone du bec, le lieu idéal. Enfin il y a dans ce département des savoir faire exceptionnels c’est un plaisir d’y travailler ».